Le plus grand défi en gestion des priorités est de dire non.
Choisissez votre langue, mais dites-le!
“non”, no, niet, iya, et ajoutez-en autant que vous voulez.
La difficulté n’est plus linguistique, mais psychologique.
Nous avons un blocage fondamental qui nous empêche d’articuler adéquatement et avec suffisamment de conviction pour que la négation s’applique.
Nous le faisons pourtant bien à 2 ans… le fameux « terrible two », période funeste pour les parents!
Apprenons donc de nos enfants.
À deux ans, on développe son sens de l‘autonomie, on découvre la puissance de la négation et son impact sur notre environnement. Oh, j’avoue que le “non” est un peu surutilisé par nos poupons, mais l’impact demeure… on y associe la naissance du compromis.
Mais nous, en adultes responsables, assumons-nous la puissance du “non”?
“non”.
On sait pourtant que le “non” fonctionne!
Qu’il génère une discussion intéressante… c’est le moins qu’on puisse dire.
Qu’il engendre une situation de compromis et dans le pire des cas, qu’il nous remet au même niveau que précédemment.
Des bénéfices insoupçonnés se révèlent ensuite :
- ce mec peut offrir de l’opposition!
- cette fille a du cran!
- ce gars-là on ne lui fait pas faire ce qu’on veut!
- cette dame sait où elle s’en va!
Et toc!
Dire “non”, c’est s’affirmer.
C’est aussi confirmer à son interlocuteur que le monde ne tourne pas autour de lui. C’est permettre à mes objectifs d’être respectés en regard des objectifs des autres.
C’est surtout, la possibilité de choisir.
Dire “non”, sous-entend que vous dites “oui” à autre chose.
Quelque chose qui compte plus à vos yeux que l’objet du “non” qui se présente.
Pourquoi dire “oui” alors?
Un “oui” à demi-dit, pour plaire à son boss?
Un prélude au désastre qui arrivera tôt ou tard après une longue période de gestation du “oui” mi-cuit.
Un “oui”, pour ne pas perdre son emploi?
Oh, les conséquences de ce “oui” peuvent mener loin. Une longue succession de “oui” craintifs au nom de la sécurité d’emploi pourra vous faire perdre le sommeil éventuellement.
Un “oui” à contrecœur pour ne pas blesser ou pour aider… « Mais c’est une exception…. »
Regardez poindre à l’horizon l’ombre odieuse de la surcharge qui gronde…
Un “oui” pour rester en contact?
En cette ère de réseautage et de réseaux sociaux, un “non” à une demande qui risque d’avoir des conséquences désastreuses….dâh!
Un “oui” parce qu’un “non” ne passe pas
- Avec mon boss
- Avec mon conjoint
- Avec mon frère
- Avec personne!!!
Pensez-y : “non” a de l’importance seulement parce que “oui” arrive à l’occasion!
Un “non” raisonnable augmente la valeur de votre contribution quand vous dites “oui”
Un “non” bien placé et justifié aide votre interlocuteur à trouver
Une autre solution
Un autre collègue pour faire grandir son réseau de contacts (hé, hé, hé…)
Une raison pour le faire lui-même
Une autre occasion de revenir vous voir!
Et maintenant, quelques arguments pour comprendre la peur du “non”.
Peur du boss qui n’acceptera jamais un “non”.
Aidez-le à comprendre la situation plus globale. Demandez-lui ce qu’il enlèvera de vos responsabilités/tâches si vous lui dites “oui” maintenant. Démontrez clairement et calmement lequel de vos autres projets va souffrir si vous ne dites pas “non” à sa dernière requête.
Au mieux: vous aurez gagné son respect et vos objectifs se réaliseront dans les délais prescrits.
Au pire: vous devrez dire “oui” quand même mais, vous aurez amorcé une discussion qui se révèlera productive au fil du temps.
Peur de perdre sa job!
Bien malin celui qui pourra dire avec certitude qu’un “non” aura causé sa perte. La plupart du temps, votre tête tombera plutôt à cause d’une série d’erreurs et pas d’un refus justifié de faire quelque chose. Relativisez!
J’ai peur de perdre des amis
Les amis vous prennent comme vous êtes. Hé, VOUS les prenez comme ils sont! Ne vous inquiétez pas. Pensez un peu à vous.
En disant “oui”, ça me donne du temps pour élaborer une stratégie pour dire “non” par la suite…
Ben “oui”, ben “oui”…..la suite de quoi? Vous le savez. Ce moment ne viendra jamais si vous continuez dans ce sens… et vous le savez pertinemment!.
S.R. Covey, le maître à penser de la gestion des priorités, disait
« Vous pouvez dire ”non” avec le sourire quand un plus grand ”oui” brûle à l’intérieur. »
Le truc en gestion des priorités est de trouver ces grands “oui”.
“non”, je ne prends pas mes courriels quand ils arrivent… j’ai du travail faire.
“non”, je ne fais pas d’heures supplémentaires ce soir, ma famille a besoin de moi.
“non”, je ne peux t’aider en ce moment. Mais demain, je pourrai t’accorder une heure ou deux.
“non”, je ne suis pas disponible pour ce nouveau projet. J’en ai déjà 4 qui ne sont pas finis.
“non”, je ne peux aller luncher avec toi. Je termine un livre passionnant.
“non”, je ne veux pas écouter un autre « film de filles », car j’ai besoin de voir des mecs se donner des coups de bâton pour attraper une petite rondelle noire qui file sur la glace!
Des priorités quoi!
Des grands “oui” qui vous donnent des raisons de dire “non”.
Par François Lavallée, M. Sc.
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« La liberté
ce n’Est pas la possibilité de faire tout ce qu’on veut
C’est la VOLONTÉ de faire tout ce qu’on veut »
(Seth Godin)
…
et de dire NON à tout le reste !
Francois Lavallée!