Non, bonjour!

J’y ai pensé de nouveau récemment lorsque j’ai reçu un courriel d’un collègue à 23:24 un samedi soir. Je l’ai reçu à cette heure… Je l’ai lu le lundi matin.

Ou encore ce client qui me fait un suivi au petit matin. Surchargé par la tâche, il s’excuse, le pauvre diable, d’avoir tardé à me retourner mon message, mais il était à l’hôpital pour surmenage la semaine précédente… Le message n’a pas passé.

Comment en sommes-nous arrivé là?

Je vous écris et je sens l’émotion m’étrangler la gorge. La même chose m’est arrivée en 2003. Des moments difficiles. Difficiles à vivre, difficiles à partager.

Et grâce à un patron plutôt intransigeant, je m’en suis sorti.

Merci boss!

Je n’ai pas toujours fait de longues heures. Mon patron de maîtrise pourra vous en témoigner! Mais depuis 1994 et mon passage dans les usines pharmaceutiques, mon horaire a passablement changé. Le départ de ligne à 7h00 et la circulation de plus en plus lourde ont modifié mon cycle circadien. Devenir gestionnaires en 2000 n’a rien fait pour améliorer la situation. 10-12 heures par jour, bof, y’a rien là!

Jusqu’à ce que l’aube de la quarantaine ne frappe. Le corps suit moins bien, la famille également.

Mais je m’en sortais bien, car j’accumulais ce surtemps pour prendre la semaine relâche en famille. Tout se passait bien jusqu’au fameux boss mentionné plus haut. Dans SA tête, un gestionnaire n’accumulait pas de surtemps, c’était du temps GRATIS! Oh, le mythe du gestionnaire ergomane qui surgit!

En d’autres temps, j’aurais peut-être accepté de me laisser convaincre. Était-ce le ton? Mon état d’épuisement? Ou alors mon éternel coeur de rebelle (car à l’occasion, il resurgit par principe… à l’occasion…). Toujours est-il que ce soir là d’automne 2003 (oui, oui, c’était tard en fin de journée!), j’ai regardé mon « boss » et j’ai pris une grande décision en me rappelant les mots de Steven R. Covey : « Il est facile de dire NON avec le sourire quand un plus grand OUI est à l’intérieur. »

En fait, j’ai dit OUI avec le sourire alors qu’un grand NON consumait mes tripes!

OUI avec le sourire? C’était mon patron quand même! Un cadre sait quand il faut se taire. C’était le cas.

Un grand NON?

NON…

…au surtemps sans reconnaissance

NON…

…au manque de respect

NON…

…aux mauvaises priorités de vie

À partir de ce jour, j’ai donc décidé de faire les 40h requises, en prenant mes pauses-santé (on ne les appelle pas pause-santé pour rien!), de prendre le temps de décrocher pendant la période de dîner et…

de prioriser.

Pour la première fois depuis mon premier cours de gestion du temps en 1998, j’ai commencé à ne pas tout accomplir sur mes to-do lists.

Ah, comme j’étais fier de faire toujours plus, d’accomplir toujours plus d’items sur mes to-do lists… En y passant plus de temps, mais bon, quelle joie de mettre ce petit crochet et de déclencher un peu de sérotonine et d’adrénaline… Ah, le pur plaisir de cocher…

Hmmmm… Comme si c’était vraiment si extraordinaire.

Avec un peu de recul, on se rend compte que tout cela devient bien vain si on regarde les conséquences à long terme de la surcharge.

DONC…

Ce soir-là, retour à la normale.

L’énorme bienfait de cette décision fut d’une part de réduire ma semaine de travail et d’augmenter le temps passé avec ma famille et, d’autre part, de me forcer à prioriser. Car je demeurais toujours responsable et imputable de mes projets.

Et prioriser je fis!

TOUT ce qui était important et prioritaire était accompli dans les délais. TOUT le reste pouvait attendre.

Pour la première fois, les conséquences de mes choix lucides de priorités devenaient plus claires, plus évidentes et plus valorisantes. Oui, certaines tâches étaient retardées, avec le consentement des personnes concernées…

« Jean, quand as-tu vraiment besoin de ce dossier? Dans 2 semaines? Et non dans 2 jours? Et si je te le donne dans 1 semaine, tout est OK? Merci! »

Des Jean contents, des gens satisfaits. Dès janvier de l’année suivante, j’étais un autre homme.

Prioriser.

Prioriser pour les bonnes raisons.

Prioriser pour mieux vivre et accomplir du meilleur travail.

De l’excellent travail.

Pour citer Micheal Bungay Stanier, dans mon billet précédent :

« Do less good work, do more GREAT work! »

Un message à retenir.?Un message pour agir.

Par François Lavallée, M. Sc.

 

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