Vive Abraracourcix notre chef!

Citation célèbre d’un volume de Astérix. Le dévouement des Gaulois du village envers leur chef est sans ambiguïté. Braillard et bagarreurs, se foutant un peu de tout, leur sentiment envers le chef est cependant sans équivoque.

Que fait Abraracourcix pour mériter ceci?

En fait la question est dirigé envers vous, le gestionnaires d’équipe.

Que faites-vous pour mériter la confiance de votre équipe?

Seriez-vous prêt à passer au vote de confiance ?

Seriez-vous prêt à laisser vos employés, subordonnés et collègues passer au vote et décider qui serait le prochain patron?

Comment cela affecterait-il votre comportement de patron?

Comme un politicien qui modifie sa gestion trois mois avant l’élection et qui fait des promesse de faire mieux la prochaine fois?

Cela affecterait-il vos décision courantes si ce vote de confiance avait lieu à chaque année?

Prendriez-vous les mêmes décisions qui affectent la performance de votre équipe si un bonus de performance individuelle ne vous était pas attribué à la fin de l’Année.

Après tout, qui peut se vanter de mériter ce bonus? Qui peut dire sans rougir que les résultats qui lui valent ce bonus lui sont dû personnellement? OU devrions-nous plutôt considérer que personne, personne ne peut atteindre ces résultats sans l’apport des efforts de l’équipe sous et autour de lui ou elle?

Un bonus collectif changerait-il la façon dont un gestionnaires prends ses décisions?

Hmmm….

(je remarque que j’utilise le masculin … loin de moi l’idée que les gestionnaires sont tous masculin en passant. Mais ça rend l’écriture vraiment lourde si on inclut toujours le féminins avec les /e et les /es à chaque adjectif ou participe passé/e… oups… passé.)

Lors d’une conférence récemment, les conférenciers demandèrent à l’auditoire qui aurait le courage de demander le vote pour le faire ré-élire… une seule personne a levé la main.

Je m’attendais à quelques mains … mais pas à une seule!

OUCH!

Seulement une seule personne oserait demander le vote,

Les autres doutaient-ils de leur légitimité manageuriale ?

Quelle est cette peur ?
Perte de pouvoir ?

Quel pouvoir ?

Quel pouvoir un gestionnaire a-t-il réellement? Celui de forcer ses employés à exécuter?

À voir la façon dont certaines organisations et gouvernement gèrent les opérations, on pourrait le croire.

Ultimement cependant, le seul vrai pouvoir d’un gestionnaire se mesure au pouvoir qu’il redonne à ses employés.

Je parlais récemment à un retraité du FBI. Avec son entrainement militaire, sa participation à la guerre du Vietnam et sa formation au FBI, j’étais assez impressionné! Je lui ai posé candidement quelques questions naïves

“ Les films représentent-ils vraiment bien le Vietnam?”

Certains oui mais d’autres pfouah ! “Apocalypse now” est une atrocité de mensonges.

“On voit toujours les mecs du FBI comme des experts dans les films ? Est-ce vrai?

OUI.

“Pourquoi deviennent-ils des experts?”

On est toujours en formation !

“Pourquoi les organisations ne voient-elles pas le bénéfice de la formation et l’entrainement?

Parce que c’est difficile à calculer…

“ La chaîne de commande est très claire dans l’armée. On a une mission. Le chef nous donnent des ordres et on part en mission. Une fois sur le terrain cependant, chaque soldat est autonome et ne demande pas la permission d’avancer à chaque pas…”

En effet. La formation est exigeante mais une fois sur le terrain, au front, la mission est claire, les instructions de départ sont détaillés et tout le reste dépend de l’autonomie, du bon jugement et de la confiance des soldats les uns envers les autres.

“ Je crois que tout le monde reconnaît cela… je crois aussi que les organisations appliquent seulement la partie des ordres en oubliant la mission et l’autonomie. ”

Et là il m’a regardé comme si je venais de prononcer une grande vérité qu’il entendait pout la première fois. Son regard s’est illuminé et il me sourit pour me faire comprendre que j’avais compris quelque chose.

Simon Sinek , dans son livre “leaders eat last” explique qu’un chef de patrouille, ou un commandant de bataillon, laissera toujours ses soldat manger avant lui à la cafétéria. Dans l’éventualité ou la nourriture viendrait à manquer, il sait que ses soldat devront être mieux nourris que lui. La partie intéressante est que si la nourriture manque, tous les soldat se rationneront pour en donner à leur chef!!

On dira ce qu’on voudra de l’armée, certaines valeurs gagneraient à être mise en place dans nos organisations.

Quand votre vie dépend de la confiance que les gars autour de vous ont en vous , on a intérêt à mériter cette confiance.

Revenons au vote.

Ricardo Semler de Semco au Brésil a accepté de passer au vote.

Et il a perdu.

Ce propriétaire de compagnie n’avait pas les qualité nécessaires pout bien diriger sa compagnie. Leçon d’humilité. On ne l’a pas congédié comme Steve Jobs l’a été par Apple en 1985. On lui a montré une alternative. ON appréciait sa valeur … mais pas come PDG. Il a accepté le verdict.

Revenons à votre situation de gestionnaire.

Que faites-vous pour mériter votre position et la confiance de vos employés?

Leur expliquez-vous la mission de votre organisation ? Clairement, succinctement et de façon répétitive. En répondant à leur questions, en justifiant vos actions et vos décisions? ET peut-être en les consultant à l’occasion?

Connaissez-vous vos employés assez pour savoir qui travaille bien avec qui et pourquoi? Quelles sont les équipes les plus performantes et pourquoi?

Vous assurez-vous de les former adéquatement pour qu’ils deviennent compétents et autonomes ?

Leur donnez-vous des projets intéressants et motivants, des responsabilités stimulantes …et le niveau d’autorité qui vient avec ?

Partagez-vous avec grande transparence les défis, les écueils, les succès de votre organisation ? Et peut-être même les états financiers…

Vos employés voteraient-ils pour vous s’ils avaient le choix?

Et si non, pour qui voteraient-ils ?

Et si le nouveau chef pouvait élever votre organisation vers de nouveau sommets, accepteriez-vous de lui laisser votre place? Sans rancoeur ?

Laisseriez-vous vos employés manger avant vous à la cafétéria, au risque de ne pas manger du tout ?

Qui est responsable des résultats de votre organisation… vous ou vos employés ?

Pour qui travaillez-vous finalement ? Si la réponse est autre chose que « vos employés » je vous suggère de réfléchir à vos objectifs de campagne électorale!

Vive le chef !

Vive le chef !


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