Télétravail – temps ou résultat

Travail à distance : youhou… êtes-vous là?

Le travail à distance s’est annoncé dans nos vies… correction dans la mienne, en 1982. Mais j’étais en retard, car la date officielle est plutôt en 1953.

En 1982 je lisais mon premier livre de Isaac Asimov. Auteur prolifique de plus de 500 livres, dont des romans, des essais, des réflexions sur la Bible et même des manuels de physique pour le collégial! M. Asimov était aussi, comme beaucoup d’auteurs de science-fiction, un futurologue en herbe!
Dans les Cavernes d’acier, la visio-conférence était le mode de communication et d’interaction entre les Spacers, ces colonisateurs de planètes loin de la Terre.

À cette époque lointaine, on remonte presque 40 ans en arrière, le jeune adolescent qui fréquentait le collège de L’Assomption était en admiration devant cette vision du futur.
Retour vers le futur du 1982 et notre présent immédiat : nous utilisons des ordinateurs de la taille d’une montre, nos écrans (mur à mur dans le roman mentionné plus haut) ont diminué à la taille de nos téléphones cellulaires et nous permettent d’assister à des conférences et congrès en présence virtuels, et ce… presque gratuitement.
L’histoire des Cavernes d’acier d’acier se déroule quelques milliers d’années dans le futur de 1953.
Je me plais à dire (attention citation célèbre en devenir) que (ton très, très sérieux)

«le présent évolue plus rapidement que le futur du passé»

Hmmm…. Bien humblement.

Aujourd’hui, grâce à une crise sanitaire, le monde a accéléré encore plus son escalade technologique. Selon les estimations, l’utilisation de la vidéoconférence, malgré son avènement réel à l’Exposition internationale de New York en 1968, a fait un bond de 10 ans en 3 mois.
J’utilise les services de vidéoconférence depuis presque 15 ans. Je trouvais cela génial, mais lorsque j’ai proposé une rencontre Skype à une cliente en 2008 pour éviter la circulation du matin la réponse me laissa entrevoir un avenir lent et difficile pour ce type de communication :
«hey, me lança-t-elle d’un ton qui ne laissait rien entendre, tu le veux ou non ce mandat?»
Oh boy… et moi qui me trouvais tellement «hot» de lui proposer cette avenue technologique…

Au début de la crise sanitaire qui afflige le monde depuis le début de 2020, presque personne n’utilisait cette technologie qui existe depuis plus de 10 ans dans sa forme actuelle. Au lendemain de l’annonce officielle par le gouvernement du Québec, le 12 mars 2020, j’ai contacté un groupe de clients qui devait se rencontrer dans une salle de réunion le 19 mars. À cette date, l’interdiction de rassemblement concernait les groupes de 250 et plus. Nous étions 25. Par prudence le groupe à décidé d’attendre un peu.
La situation a rapidement dégénéré pour inclure toute forme de rassemblement une semaine plus tard.

Sans perdre de temps et pour continuer à servir mes clients, je leur ai offert de remplacer la journée de 8 h en 3 rencontres de 2,5 h en vidéoconférence. Hésitation, incertitude, doute et dans certains cas un refus catégorique : «Moi je préfère le face-à-face… on va attendre que ca finisse!»

Euh… non?

Attendre? Je voyais déjà poindre la prolongation des mesures de distanciation, etc. pour un bon bout de temps. Je me renseignais sur le virus plusieurs heures par jour et cela a duré quelques semaines… ma façon de gérer la situation anxiogène. J’ai même présenté mes réflexions pendant deux longues vidéoconférences gratuites sur YouTube (avec leur lot de questions, d’opinions et, en rétrospective, leurs erreurs d’interprétation)

Je commençais à voir clair : les interventions seront en vidéoconférences pendant un long bout de temps et, sans pour autant devenir la norme pour toujours, feront maintenant partie des alternatives pour les clients.
Avec cet avènement, et pour finir mon préambule, arrive le télétravail.

Le télétravail!

Une plaie pour certains.

Une libération pour d’autres

Anxiogène pour certains gestionnaires : comment contrôler mes employés?

Rempli de potentiel pour les autres : enfin, on pourra responsabiliser nos collègues!

Comme tout bouleversement subi, le télétravail vient avec son lot de défis, de problématiques et de remises en question. Les équipes de TI et de Ressources humaines doivent se relever les manches et gérer une situation pour laquelle personne ne s’était préparé.
Depuis 1968…

L’ère de la confiance commençait!

Extrait traduit de Birth of the trust economy en utilisation www.deepl.com

«Il est évident que le travail doit encore être fait, mais nous devons donner à chacun la flexibilité dont il a besoin pour assumer toutes ses responsabilités.

Cette flexibilité implique de prendre du recul par rapport à la microgestion.

Se concentrer sur les heures travaillées (et quand) n’a jamais eu beaucoup de sens comme moyen de gérer les gens, mais maintenant, avec une main-d’œuvre semi-éloignée, ce n’est même plus pratique. Au lieu de surveiller 100 % des employés pour le mauvais comportement de 5 % d’entre eux, nous devrons trouver des moyens de gérer ces 5 % difficiles.
Les managers d’aujourd’hui doivent se concentrer davantage sur les résultats, et non sur les heures.

Les travailleurs devront eux aussi faire preuve d’indulgence à l’égard de leurs supérieurs, en reconnaissant qu’ils n’ont pas l’habitude de faire face à la pandémie. Les membres de l’équipe peuvent récompenser la souplesse de leurs dirigeants en faisant de leur mieux dans ces circonstances et en se mettant au service de l’équipe.»

Quel revirement!

Focaliser sur les résultats plutôt que sur les heures de présence (remarquez la subtile non-utilisation du concept d’heure de «travail»). Je tente depuis fort longtemps de convaincre certains de mes clients que de «voir» des employés au bureau ne signifie pas qu’ils travaillent ou que, en tant que patron, vous les contrôliez…
L’illusion du contrôle est bien connue (un bel exemple est illustré dans Dying for a pay Check de J. Peeffer.)

“Il faut les voir!”

Ah bon…parce que vous les voyez quand VOUS passez tout votre temps en réunion?

“Il faut qu’ils soient au bureau autrement, on ne sait pas ce qu’ils font! “

    • Ah bon, combien de fois par jours les fumeurs sortaient-ils fumer…pour combien de temps?
    • Combien de fois par jour , se lèvent-ils raller à la buvette au fond du corridor ou à la cafétéria poru un café…pour combien de temps chaque fois.
    • Combien de fois se lèvent-ils pour aller à la photocopieuse et
    • combien de temps prennent -ils pour saluer les collègues qu’ils croisent dans les corridors …
    • oh…et combien de temps passent-ils en réunion avec quel retour sur investissement pour chaque heure de réunion où leur contribution se limitaient à prendre un café et cocher de la tête lorsque le patron les haranguait sur le plan stratégique…

Et la meilleure
“Il faut que j’approuve ce qu’ils font!”

J’incite souvent ces mêmes clients à réfléchir sur le fait que leurs employés prennent des décisions de plusieurs milliers de dollars pour leur famille, mais sont réduits à demander la permission pour assister à une formation de 96 $ ( je ne mentionnerai que brièvement ma frustration sur le fait qu’ils ne pensent pas à payer eux-mêmes pour leur développement professionnel… ouais, on est rendu là… 156 $ de resto le samedi et une heure avec le psy à 115 $ est Ok mais 96 $ pour 4 h de formation est trop cher!).

Je leur demande aussi combien coûte à leur organisation l’inefficacité de surveiller leurs employés et de leur demander des rapports détaille, des feuilles de temps, etc. et je n’ai jamais obtenu de réponse!

Mais voilà que la pandémie arrive, accompagnée de télétravail et d’une absence presque totale d’interactions et, devinez quoi..Les gens ont travaillé à la maison!
En fait, en moyenne, plus d’une heure par jour de plus! Sans interruption. Mais pas moins de réunions dans certains cas…
Et… SEUL!!
Panique chez plusieurs!
La réponse de certains gestionnaires : les logiciels espions!
Mais, selon Olivier Schmouker «Les Canadiens disent non à la surveillance du télétravail!»  et je soupçonne sans grande marge d’erreur , que la même chose s’^p;ique aux Américains, au Français , aux Britannique et et …partout!

Heureusement!!

L’ère de la confiance forcée avait commencé.
Et je priais à tous les saints auquel je ne crois pas et aux dieux qui furent créés par l’imagination des humains depuis l’aube des temps, je priais que cette ère de confiance perdure et survive à la pandémie.
Bin non.

Plusieurs experts en ont perdu leur latin! Même les compagnies technologiques ( Google, Apple, etc. ) ont imposé le retour au bureau. Certaines compagnies ont même suggéré une baisse de salaire à ceux qui faisaient du télétravail! Comme si le temps passé dans la voiture è attendre que ça bouge avait une valeur plus grande que les résultats produits en réfléchissant calmement à la maison.
Le monde à l’envers!

Toujours cette illusion de contrôle!
Toujours cette fausse bonne idée d’associer du temps à des résultats!
C’était vrai il y a 100 ans, mais aujourd’hui…

«Visualisez le flux de travail d’un emploi physique :

produire, produire, produire, produire, produire, produire, produire, produire, produire.

Visualisez maintenant le flux de travail d’un travailleur du savoir créatif :

rien, rien, rien, rien, un éclair de génie, rien, rien, rien, rien.»

Jay Cross (1944-2015)

 

Télétravail – temps ou résultat

La pandémie n’a pas eu que des effets négatifs.

Elle nous a fait prendre conscience de l’immense potentiel de l’humanité.

il serait tellement dommage de revenir à la «normale»…

ou plutôt l’anormal!


Suggestion de lecture!

Le livre de Niels Pfleaging que j’ai eu le privilège de traduire!

S’organiser pour la complexité! Disponible dsur Amazon.ca 

 

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