Le développement de la biologie organisationnelle, partie 1
Bien que le domaine de la biologie organisationnelle fut à l’origine le fruit de mon imagination en 2014, le concept évolua rapidement pour inclure plusieurs concepts de gestion imaginés et mis en place à travers ma pratique de consultation depuis 2005. J’ai toujours aimé utiliser les métaphores et les allégories pour expliquer mes notions de gestion peu orthodoxe. La biologie organisationnelle fait partie de ces histoires!
Le code génétique comparé au leadership et au code de déontologie
Le symbole de la biologie organisationnelle est une molécule d’ADN dont les brins sont composés, non pas de bases azotées (ATGC), mais bien de personnes.
Bien que plusieurs publications mentionnent l’ADN d’une entreprise, j’ai toujours eu l’impression que ce concept était galvaudé et utilisé par de nombreux auteurs sans vraiment comprendre l’implication profonde de la structure du génome et ses similarités avec la dynamique d’une organisation. Ayant complété une maîtrise en biologie moléculaire qui portait justement sur la structure de la chromatine autour d’un gène et des mécanismes de régulations de ce gène, je pouvais pousser très loin cette analogie. Je doute fort qu’un gestionnaire traditionnel affecté aux Ressources Humaines ait suffisamment lu sur le sujet pour en dire autant! Je dis cela en toute humilité ! J’ai terminé mes études post-graduées en 1989. La science a beaucoup évolué depuis, mais bien peu de gens autour de moi avaient entendu parler de PCR, Polymerase Chain Reaction avant la pandémie de 2020. J’utilisais pourtant cette technique quelques années après sa publication par K. Mullis en 1985. (Mullis K, Faloona F, Scharf S, Saiki R, Horn G, Erlich H. Specific enzymatic amplification of DNA in vitro: the polymerase chain reaction. Cold Spring Harb Symp Quant Biol. 1986;51 Pt 1:263-73.)
On utilisait couramment cette technique dans le laboratoire de l’Institut de Recherche en Biotechnologie pendant les 3 ans passés à la suite de ma maîtrise. Cette technique et celle, plus traditionnelle des RFLP (Restriction Fragment Length Polymorphism), nous permettait de caractériser les levures de vin spécialisées que mon employeur, la compagnie Lallemand, vendait à travers le monde.
L’ADN et sa structure font donc partie de mon ADN depuis longtemps !!
Les interactions entre les protéines régulatrices et la molécule d’ADN contrôlent l’expression de tous les gènes de la cellule.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Facteur_de_transcription © Hawk-Eye, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons
Ces interactions rendent possibles la spécialisation et la différenciation cellulaire qui ultimement explique l’embryologie des êtres vivants. De là à voir un lien direct entre ceci et le fonctionnement des organisations était à mon avis une étape spontanée.
Pour moi.
À voir les yeux sans éclats de mes clients et prospects les premières fois que je tentais de leur faire voir la lumière, je compris rapidement que je devais raffiner mon propos si je voulais ensuite les convaincre qu’un atelier sur la déviance positive avait du sens pour eux !!
Quoi de plus naturel en effet que de voir que la déviance positive était en fait l’analogue de la mutation spontanée dans une cellule et que tout cela menait à une plus grande compréhension de la complexité organisationnelle… hmmm… En fait, rien n’était plus obscur.
Autre exemple tellement évident à mes yeux… l’image d’une salle de réunion comparée à une représentation graphique simpliste des protéines régulatrice autour d’un gène.
Dans les deux cas, des gens ou des protéines « travaillent » autour d’un code/plan stratégique pour modifier l’expression d’un gène/opération/production et ainsi créer une protéine/produit/service qui sera bénéfique à la cellule/aux clients/société.
Plus intéressante encore est l’analogie entre le rôle du gestionnaire et la fonction d’un enzyme dans la cellule. Un enzyme est un catalyseur. Dans le cas le plus extrême, un catalyseur ne fait rien. Enfin, presque rien. Il facilite les réactions chimiques ou biologiques. Il favorise l’interaction entre deux substrats. Il accélère ce qui prendrait beaucoup trop de temps à se produire… et il se retire pour recommencer la même chose ailleurs.
Quel est le rôle d’un gestionnaire ? Coordonner, planifier les opérations, assigner les gens aux bons endroits, aux bons projets,… le gestionnaire efficace devrait passer son temps à optimiser les opérations et à aider les gens qui effectuent le travail à mieux travailler en facilitant les transactions, en assouplissant les règles, en facilitant les interactions entre les différents services, en aplanissant les obstacles… bref, le gestionnaire est le lubrifiant de l’engrenage bureaucratique, un enzyme organisationnel.
Évident… pour moi.
Encore une fois, proposer à un client une activité de consolidation d’équipe pour optimiser les interactions et la prise de décision tout en parlant de protéines régulatrices et d’enzyme organisationnel… vous imaginez le processus décisionnel du client qui se heurtent aux biais cognitifs du management traditionnel…
“ok, on doit parler à un autre consultant.”
Et pourtant…
La biologie organisationnelle était le lien entre ma formation académique et ma pratique professionnelle.
Il ne me restait qu’à cesser de faire ces comparaisons un peu (ou beaucoup) éclatées devant les clients et de faire passer mes messages à travers les quelques 700 articles sur mon blogue en espérant que certaines personnes y trouveraient un intérêt… éventuellement.
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Crédits photo:
Molécule d’ADN Aliter Content , Gabriel Lavallée
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