La dichotomie de la démocratie
Je me souviens du référendum de 1980 au Québec.
J’avais 16 ans et ne pouvais pas voter. J’avais pourtant des convictions et j’aurais aimé pouvoir les faire valoir. Nous avions des géants comme chefs de parti politique, des gens de convictions et de visions.
Ah comme je voulais voter.
À l’inverse, je ne me souviens même pas si je suis allé voter lors de la dernière élection… provinciale, municipale, scolaire ou fédérale ? Hmmm…
Je vous rassure. Je suis allé voter. J’en fais mon devoir. Je ne crois pas en avoir manqué une depuis que je suis en âge de le faire.
Pfff… comme si cela faisait une différence.
Le taux de participation est si bas que le résultat du vote est bien peu représentatif…
Et de toute façon, réfléchissez un instant : on vote pour quoi ?
Un politicien local ayant peu d’influence au sein du gouvernement à moins qu’il ne devienne ministre ?
Un politicien provincial qui a peu d’influence sur la vie locale, mais qui tentera pendant 4 ans de nous convaincre de le réélire ?
Tous devraient voter, c’est notre devoir de citoyen !
Oui, oui, mais on vote pour quoi au juste ?
On vote pour une personne en qui nous avons confiance (ou qui nous a manipulés pour voter pour lui), mais ultimement, la démocratie actuelle se limite à 4 secondes d’action citoyenne dans l’isoloir et un plongeon dans le vide qui dure 4 ans. Allez, au pire on se reprend la prochaine fois…
Ben voyons !
Solon avait autre chose en tête lorsqu’il implanta la démocratie à Athènes quelques siècles avant notre ère. Les premières démocraties donnaient le droit de parole à tous les citoyens, directement (ok, ok, à cette époque rétrograde les femmes n’étaient pas tout à fait des citoyens… bon… 2500 plus tard on peine encore à faire respecter l’équité salariale dans les pays les plus civilisés… on a encore du chemin à faire). Sans vraiment avoir de preuve absolue, j’ai la drôle d’impression que les assemblées citoyennes avaient lieu plus souvent qu’une fois par 4 ans…
D’oser dire que nous vivons dans une démocratie aujourd’hui alors que le poids d’un citoyen est dilué à l’infini et qu’il joue un rôle une fois par 4 ans est… franchement… honteux.
À l’inverse, les citoyens iraient-ils voter pour chaque loi ? Certainement pas avec le système actuel.
MAIS… Einstein ne disait-il pas que les problèmes auxquels nous faisons face doivent être solutionnés avec une perspective différente de celle que nous avions lorsque nous les avons créés ?
La technologie permet aujourd’hui à tout un chacun de voter sur un appareil mobile. Que ceux qui crient à la possibilité de faux résultats et de corruption aillent se rasseoir ! Les élections traditionnelles sont fréquemment truquées partout dans le monde. Il suffit de penser au recomptage de la Floride qui a fait élire GW Bush, aux pseudos manipulations (on ne le saura peut-être jamais) de la Russie pour Trump… et ce ne sont que deux semi-vérifiables élections.. Imaginez ce qui se passe au Congo !
- La vitesse à la laquelle les choses évoluent requière l’intelligence collective de la population et au moins une consultation populaire électronique instantanée… nul besoin de “vote” officiel… une consultation aiderait grandement.
De toutes façons, nos politiciens ne jurent que par les sondages des grandes compagnies de marketing… qui basent leurs résultats scientifiques sur 1234 personnes avec un taux d’erreur de 4% 5 fois sur mille…
Imaginez l’impact de 460 876 votes réalisés par appareil mobile dont le résultat serait visible immédiatement sur votre cellulaire… et sur celui du premier ministre avant le vote en chambre et sans ligne de parti.
Alors chers députés, votez avec votre cœur, votre tête et l’avis de vos concitoyens… Voulez-vous vraiment offrir de “succulents” repas de patates en poudre à vos parents ?
La cyberdémocratie est à notre portée. L’agora virtuelle dont Pierre Levy fait mention.
La technologie le permet.
La conscience collective aussi.
La volonté politique… sera peut-être portée au pouvoir dans 4 ans…
Drucker disait, la seule façon de prévoir le futur est de le créer.
Rien ne sert de se baser sur les modèles du passé si ce n’est que pour apprendre de nos erreurs.
Personne ne peut prévoir le futur sans y prendre part.
Tout va vite.
Tout va aller encore plus vite…
La vitesse du présent dépasse le futur du passé.
GO !
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